Une détective privée s’installe à Compiègne

Cette Compiégnoise de 28 ans vient d’ouvrir une agence. Il n’y en a que trois dans le Compiégnois.

Fraîchement sortie de l’Institut de formation pour les agents de recherche (IFAR) à Montpellier et diplômée en février 2017, Julie, 28 ans, retrouve ses origines en s’installant à Compiègne où elle vient tout juste d’ouvrir une agence de détective privé.


D’où vous est venue cette idée de faire ce métier de détective ?
J’ai fait des études de droit dans l’idée d’exercer le métier d’avocat. Au fur et à mesure, cette profession m’a moins tentée : je voulais plus de terrain et plus de psychologie. Après avoir vu une émission sur le métier d’agents de recherches – c’est le nom que l’on emploie maintenant pour les détectives - j’ai envoyé mon dossier à l’IFAR sitôt ma licence de droit en poche et j’ai été prise.


En quoi consiste cette formation ?
La formation dure une année complète, avec un stage de six mois chez un détective, pour obtenir le diplôme de Responsable de recherches privées et d’investigation. Cela m’a tout de suite passionnée. Nous avons des cours de photographie, d’étude de fraudes aux assurances, de contre-enquête pénale, et surtout beaucoup de terrain : filatures à pied ou en voiture, surveillance, enquête de voisinage… J’ai été confortée dans mon choix avec mon stage effectué au sein du cabinet montpelliérain Aria Investigation, spécialisé dans la recherche de personnes disparues.


Qui sont les personnes qui font appel à vos services ?

Aujourd’hui, 60 % du métier concerne les professionnels : les entreprises nous contactent concernant des affaires de concurrence déloyale, vol de marchandises, travail dissimulé, enquête de pré-embauche, de moralité ou de solvabilité, arrêts maladie abusifs… Pour les particuliers, il s’agit d’adultère, d’enquête de révision des pensions alimentaires, de patrimoine, violences conjugales, recherche de personnes disparues, mais aussi de harcèlement, chantage, menaces…


Y a-t-il beaucoup d’agences de ce type en France ?

Il y a 76 agences, dont seulement trois dans la région de Compiègne. La profession est aujourd’hui beaucoup plus encadrée. Cette profession a maintenant un code de déontologie très strict, régi par le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) qui dépend du ministère de l’Intérieur. Le CNAPS donne l’agrément pour la création d’une agence et joue un rôle de police administrative. Cet encadrement limite sans doute un peu notre liberté d’action mais fait prendre la profession beaucoup plus au sérieux.


Comment comptez-vous vous faire connaître ?

Je possède un réseau qui pourra m’être très utile. Je pense qu’être une jeune femme présente en outre un sérieux avantage : on passe beaucoup plus inaperçue ! Et les femmes peuvent montrer un peu plus de psychologie, d’empathie et peut-être mettre plus vite en confiance.


Est-ce un métier dangereux ?

Normalement quand on fait bien son métier, on ne se fait pas repérer ! Notre formation nous enseigne à désamorcer les situations difficiles. Je pratique en outre le krav-maga depuis longtemps.

Pour nous consulter

source : http://www.courrier-picard.fr/61006/article/2017-10-02/une-detective-privee-sinstalle-compiegne